Depuis janvier 2024, les téléphones cellulaires sont interdits en classe, mais pas ailleurs dans l’école. Le 1er mai 2025, le gouvernement du Québec a annoncé qu’il irait plus loin pour la rentrée 2025-2026. Résultat : dès le 18 septembre, les cellulaires et autres appareils mobiles ne sont plus permis ni dans les classes, ni dans les couloirs, ni dans la cour d’école.

L’interdiction s’appliquera du début à la fin des cours selon le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, que ce soit dans les classes, durant les pauses ou sur le terrain de l’établissement scolaire.
Les nouvelles règles de la rentrée scolaire
Dès le 18 septembre 2025, les élèves ne pourront plus utiliser de cellulaire, d’écouteurs ou d’autre appareil mobile personnel sur les terrains ou dans les bâtiments de l’école. Il existe toutefois certaines exceptions :
- L’enseignante ou l’enseignant en permet l’utilisation pour une activité d’apprentissage.
- La santé de l’élève ou une urgence justifie l’utilisation de l’appareil.
- L’élève utilise l’appareil pour répondre à des besoins particuliers, comme un handicap ou une difficulté d’adaptation d’apprentissage.
Cette interdiction s’applique tant aux écoles publiques que privées, au primaire et au secondaire.
Chaque école devra déterminer elle-même la façon d’intégrer cette interdiction dans ses règles de conduite, comme les modalités d’application et les conséquences qui s’appliquent en cas de non-respect.
Par exemple, dans certaines écoles, les élèves doivent déposer leur cellulaire dans une pochette verrouillée durant la journée. Dans d’autres, les élèves peuvent garder leur appareil dans leur casier, à condition de ne pas les utiliser.
Le raisonnement?
Qu’il s’agisse d’une décision prise par des parents ou d’un règlement adopté par le gouvernement, l’intérêt supérieur de l’enfant doit toujours primer lorsqu’il est question des jeunes. Ce principe a donc nécessairement été pris en compte dans la décision d’interdire les cellulaires et autres appareils mobiles personnels à l’école.
C’est la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes (CSESJ) qui a recommandé la mesure à la suite d’une réflexion sur les multiples enjeux entourant l’exposition des enfants, des adolescentes et adolescents aux technologies numériques.
La CSESJ a consulté des expertes, des experts, des chercheuses, des chercheurs et des jeunes pour arriver à leurs recommandations. Plusieurs constats importants sont ressortis de la consultation :
- Les élèves reconnaissent que les cellulaires sont une distraction et qu’ils peuvent nuire à la concentration en classe. Les jeunes qui fréquentent une école où le cellulaire a été interdit disent en majorité ne pas vouloir revenir en arrière.
- Les études scientifiques le confirment également : utiliser un appareil numérique en classe est lié à une baisse de l’apprentissage. La simple présence d’un cellulaire éteint sur le bureau pourrait affecter la mémoire de travail.
- Interdire les cellulaires partout à l’école réduirait le temps d’écran total des jeunes et les inciterait à bouger, lire ou passer plus de temps à l’extérieur.
- Sans cellulaire en main, les jeunes interagiraient plus, ce qui leur permettrait d’apprendre à se parler, à communiquer, à régler leurs conflits et à s’entraider.
- Enfin, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) rappelle que plusieurs cas de cyberintimidation, de menaces et de diffusion d’images intimes sans consentement commencent dans les écoles, durant les heures de classe.
La politesse, une obligation? Le Règlement sur les règles de conduite au primaire et au secondaire qui interdit les appareils électroniques en classe prévoit également des règles pour encourager le respect et le civisme à l’école. Dès le 1er janvier 2026, les élèves devront notamment vouvoyer les membres du personnel, utiliser les titres « madame » ou « monsieur » pour s’adresser à elles et eux et respecter le droit à la vie privée des autres élèves. |