Quelques trucs pour détecter les faux taxis

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Depuis la réforme de l’industrie du taxi en 2019, le Québec connaît une hausse du transport illégal. Tel que rapporté par Radio-Canada en fin 2024, l’Association des taxis des régions du Québec (ATRQ), estime que le nombre de taxis illégaux aurait été multiplié par 10 et Contrôle routier Québec signale avoir donné 166 constats pour faux taxis en 2024, soit cinq fois plus que l’année précédente. Avant d’embarquer, savez-vous identifier un véhicule légal?  

Gros plan sur le lanternon d'un taxi qui roule dans un tunnel.

L’arrivée d’Uber en 2013 au Québec a bouleversé le secteur du transport rémunéré de personnes. Après six années de tension, le gouvernement québécois a mis fin aux règles encadrant le secteur du taxi et les a remplacés par d’autres règles communes aux taxis et aux services de transport par application comme Uber. 

Les mêmes exigences pour toutes les chauffeuses et tous les chauffeurs 

Avant la réforme, les taxis devaient respecter des règles strictes, alors qu’Uber opérait dans une zone grise. Les chauffeuses et chauffeurs de taxi devaient suivre une formation d’une centaine d’heures auprès d’écoles de taxi et posséder un permis de taxi, dont la quantité disponible était fixée par le gouvernement. De plus, les taxis étaient alors identifiables par une plaque d’immatriculation commençant par la lettre « T » et, à Montréal, ils étaient inscrits au registre du Bureau du taxi de Montréal.  

La réforme de 2019 a sonné la fin des permis de taxi traditionnels, des plaques d’immatriculation commençant par « T », du Bureau du taxi de Montréal et de son registre qui permettait de géolocaliser les véhicules.  

La loi fixe de nouvelles conditions pour devenir chauffeuse ou chauffeur, que ce soit pour une application comme Uber ou pour une compagnie de taxi traditionnel. Toutes et tous doivent maintenant avoir un permis de chauffeuse ou de chauffeur qualifié, faire vérifier leurs antécédents judiciaires et leur dossier de conduite, suivre une formation de base de 15 heures et détenir une assurance responsabilité civile pour indemniser leurs clientes et leurs clients en cas de problème.  

Attention : les règles sont plus strictes à l’aéroport Montréal-Trudeau. Les chauffeuses et chauffeurs qui déposent ou viennent chercher des clientes ou clients à cet endroit doivent en plus détenir une autorisation d’Aéroports de Montréal (ADM). Celles et ceux qui ne respectent pas cette règle peuvent se faire imposer une amende allant jusqu’à 5 000 $ pour une première infraction et jusqu’à 10 000 $ pour une deuxième.

Vérifiez ces signes avant d’embarquer 

Faire la différence entre un service de transport de personnes légal et un service illégal n’est pas simple. Cependant, plusieurs indices peuvent vous guider. Assurez-vous de les repérer avant de monter dans un véhicule. 

Tout d’abord, méfiez-vous si le prix est négocié à voix haute, sans reçu ou application. Soyez sur vos gardes si l’on vous offre un service sans que vous l’ayez demandé, par exemple à la sortie d’un restaurant ou d’un bar. Et soyez d’autant plus vigilante ou vigilant si l’on vous sollicite de manière insistante ou harcelante, même dans des lieux de transit comme une gare d’autobus ou de train, une sortie de métro ou un aéroport. 

De plus, les taxis sont obligés de porter ou d’afficher tous ces éléments :  

  • une enseigne lumineuse sur le toit (un lanternon), 
  • un taximètre,  
  • un autocollant tarifaire sur la fenêtre arrière gauche ou le pare-brise, 
  • un permis de chauffeuse ou chauffeur avec photo.  

Assurez-vous que tous ces éléments sont présents pour maximiser vos chances de monter dans un taxi légal. Attention, la seule présence d’un lanternon n’est pas suffisante : n’importe qui peut s’en procurer un pour environ 30 $!

Et si vous utilisez une application (Uber, Eva, Lyft, etc.), faites bien attention de vérifier si le véhicule affiche une vignette indiquant qu’il est utilisé pour du transport rémunéré de personnes. Montez seulement dans un véhicule qui correspond à l’information que vous avez reçue au moment de la commande (marque et modèle du véhicule, plaque d’immatriculation, nom et photo de la chauffeuse ou du chauffeur).  

Et en général, à titre préventif, faites affaire avec des compagnies ou applications reconnues qui offrent de l’information sur leurs chauffeuses, chauffeurs et véhicules ainsi que du soutien à la clientèle en cas de problème.  

Et si vous hélez un taxi dans la rue, vous pouvez payer en argent comptant pour réduire les risques de fraude. 

Quoi faire en cas de doute ou de problème? Vous pensez avoir identifié un faux taxi ou vous recevez un service insatisfaisant? Notez le numéro de plaque d’immatriculation du véhicule et portez plainte à la Commission des transports du Québec (CTQ).

La CTQ est un organisme gouvernemental qui encadre le transport rémunéré de personnes. Elle peut enquêter sur les chauffeuses et chauffeurs et, dans certains cas, ordonner la suspension ou le retrait de leur permis de chauffeur autorisé.