Alors que la campagne électorale se poursuit au Québec, des politiciens nous alertent sur les conséquences des commentaires violents reçus sur leurs réseaux sociaux. Sur Tik-Tok, le phénomène « j’expose » inquiète des parents qui voient leurs jeunes « exposés » à des étiquettes dévalorisantes. Même sur vos profils personnels, en ligne et derrière un écran, non, vous ne pouvez pas tout dire.
Qu’est-ce que la cyberintimidation?
Même s’il n’existe pas de définition de la cyberintimidation dans le Code criminel, si vous intimidez une autre personne sur les réseaux sociaux, cela peut être considéré comme un crime. Cela signifie qu’une personne visée par des propos haineux ou violents peut porter plainte à la police si :
- vous lui envoyez des messages qui lui font craindre pour sa sécurité ou celle de sa famille
- votre publication en ligne la ridiculise, nuit à sa réputation ou pousse à la haine, au mépris ou au ridicule.
Si votre publication n’est pas reconnue comme un crime, vous pouvez tout de même vous faire poursuivre au civil. Dans ce cas, le tribunal pourrait vous demander de verser une compensation financière à la personne concernée pour réparer les torts causés.
Que regarde le tribunal en cas de recours civil?
Si vous publiez un commentaire qui comporte des insultes ou des rumeurs à l’égard d’une personne, en cas de recours civil, le tribunal déterminera si vous avez commis une faute. Par exemple, les juges se demanderont si une personne « raisonnable » aurait tenu de tels propos dans le même contexte.
C’est ce qui s’est produit dans un récent dossier. Un homme a tenu des propos jugés diffamatoires contre des membres de sa famille dans des vidéos diffusées sur Tik-Tok. Les personnes visées par les vidéos l’ont poursuivi. Résultat : l’homme a été condamné à leur payer 16 000 $ pour les dédommager. Pour le tribunal, les vidéos portaient intentionnellement atteinte à la réputation des personnes visées et pouvaient susciter du mépris. Ces vidéos ont eu d’importantes conséquences sur le quotidien de ces personnes qui rapportaient avoir vécu de l’anxiété, des troubles du sommeil et une certaine peur de voir les vidéos resurgir plus tard.
Le fin mot de l’histoire? Avant de publier sur vos réseaux sociaux, prenez un peu de recul!