Texter, envoyer des courriels, partager des images sur les réseaux sociaux ou des applications : tout le monde fait ça. C’est banal! Sauf que… certains de ces gestes dépassent les limites et sont considérés comme des infractions. Ils peuvent avoir des conséquences importantes pour la personne qui les pose.

Qu’est-ce que la cyberintimidation?
On parle de cyberintimidation quand une personne en intimide une autre en utilisant un moyen technologique : réseaux sociaux, sites Web, messageries (courriels, textos), etc.
Des exemples de gestes qui sont des infractions
La loi considère que certains gestes d’intimidation sont des infractions. En voici quelques exemples.
Camille envoie des tonnes de messages blessants à Pablo
Il est interdit de harceler quelqu’un en lui envoyant des messages qui lui font craindre pour sa sécurité. Camille pourrait être interrogée par la police et même être accusée de harcèlement criminel.
Félix ridiculise Olivia sur Facebook
Il est interdit de nuire à la réputation d’une personne en publiant quelque chose qui pousserait les gens à la haïr, la mépriser ou la trouver ridicule.
Il est aussi interdit d’écrire des insultes graves contre quelqu’un. On parle alors de diffamation ou de libelle diffamatoire.
Félix pourrait être poursuivi pour ses publications.
Zoé menace Aïcha par texto : elle jure de la frapper à la sortie de l’école
Les menaces de mort ou de blessures sont interdites. Il est aussi interdit de menacer de briser les objets de quelqu’un.
Zoé pourrait être accusée de menaces ou d’intimidation. Et peu importe qu’elle ait ou non l’intention de mettre ses menaces de violences à exécution! Il suffit que les menaces soient prises au sérieux par Alice.
Elle pourrait même être accusée d’extorsion si elle a menacé Alice pour obtenir quelque chose.
L’intimidation à l’école, au travail… Les menaces, l’intimidation, le harcèlement et l’extorsion peuvent aussi avoir lieu en dehors de l’Internet : à l’école, au travail, dans un parc, par exemple. |
William partage sur Twitter les photos intimes de son ex, sans son accord
Il est interdit de publier ou de partager les images intimes de quelqu’un sans son accord.
Qu’est-ce qu’une image intime? C’est une image qui montre certaines parties du corps, comme les seins ou le sexe. C’est aussi une image qui représente une activité sexuelle : deux personnes qui couchent ensemble, par exemple.
William commet donc une infraction appelée publication non consensuelle d’une image intime.
Attention! Une personne qui publie des images intimes d’un mineur pourrait aussi être accusée de distribution de pornographie juvénile.
Justine écrit à un élève de son école pour lui dire de se suicider
Il est interdit d’inciter fortement une personne à se tuer. On pourrait alors être accusé de conseil au suicide.
Des gestes qui coûtent parfois cher
Un adolescent qui commet une de ces infractions peut être arrêté par la police, accusé et recevoir une peine adaptée. Il est possible que ces accusations laissent des traces.
Mais attention! Il n’y a pas que les poursuites criminelles. La personne qui intimide et cause du tort à quelqu’un peut aussi
- être poursuivi devant les tribunaux civils,
- et devoir verser une somme d’argent à la victime.
Un exemple? Publier des vidéos ou des photos qui concernent une personne sans son accord peut porter atteinte à son droit à l’image ou à la vie privée. La victime a le droit de demander une réparation (de l’argent, par exemple).
C’est différent si les images partagées sont des images intimes comme une photo ou une vidéo d’une personne nue par exemple. Dans ce cas-là, le tribunal peut ordonner que la personne qui intimide cesse de partager l’image ou que l’image soit détruite. Si cela n’est pas respecté, la personne qui a partagé l’image peut devoir payer une amende de 500$ à 5 000$ par jour.
Si vous partagez une image intime d’une personne sans son accord, vous pouvez aussi être accusé d’un crime.
Que faire si tu es victime de cyberintimidation?
Parles-en à un adulte en qui tu as confiance.
Parles-en avec un intervenant de ton école : un professeur, par exemple. Ton école doit agir, même si les actes d’intimidation ont lieu dans le cyberespace.
Tu peux contacter l’une de ces ressources :
- Tel-jeunes, par téléphone (1-800-263-2266), par texto (514-600-1002) ou par chat,
- Jeunesse J’écoute, par téléphone (1 800 668-6868), par texto ou par chat,
- Aidez-moi SVP, soutien et aide si tu crois que des images intimes de toi circulent,
- Cyberaide.ca – informations sur la sécurité sur internet et information sur la façon de signaler les abus sexuels sur internet,
- Centre de prévention du suicide de Montréal, par téléphone (1 866 277-3553), par texto et par chat.
Informe-toi sur la loi et tes droits.
Tu peux porter plainte à la police. Tu peux aussi poursuivre la personne qui a partagé une image intime devant la Cour du Québec pour demander qu’elle cesse de partager l’image ou qu’elle la détruise.