De la patinoire à la présidence du conseil d’administration d’Éducaloi

Nouvelles d'Éducaloi
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Nouvellement élu président du conseil d’administration d’Éducaloi, Me Michel Beauchamp aurait pu connaître une carrière bien différente. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le notaire a sérieusement envisagé d’être arbitre professionnel au hockey avant de se raviser… 

Un choix difficile

Ses nombreuses contributions, notamment en textes de doctrine, montrent qu’il s’agissait d’un choix judicieux. Il a d’ailleurs été nommé notaire émérite pour son travail dans les domaines de la liquidation des successions, tutelles et curatelles, et des procédures non contentieuses. 

Mais ce choix de carrière, il l’a fait en mettant de côté un rêve de jeunesse: patiner sous les projecteurs au sein de la Ligue nationale de hockey (LNH).

« Je ne suis pas le monsieur qui veut la gloire et l’honneur, a confié Me Beauchamp. Moi, je fais mes affaires, et si ça peut aider les autres, ben tant mieux! »

Pas si différent

Arbitre ou notaire? L’un assure la discipline d’athlètes de niveau professionnel sous l’œil averti des foules partisanes tandis que l’autre donne des conseils juridiques et encadre les étapes de vie importantes pour sa clientèle. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Me Beauchamp estime que ces deux professions ont plusieurs points en commun.

« Comme notaire, tous les jours, on fait de la médiation, a lancé Me Beauchamp. Surtout au niveau successoral. Quand tu fais de la liquidation de succession, tu vois tout le monde avec des intérêts opposés, un background de vie différent, et tu es obligé de faire de la médiation, de la conciliation, et même parfois de l’arbitrage pour trancher. Tout cela se fait dans un seul but, celui de leur expliquer. Les personnes qui comprennent leur situation sont plus en mesure d’être réceptives à la solution. »

Quant à l’arbitrage en milieu sportif, ce serait un peu la même chose, selon l’amateur de hockey. « Il faut que tu fasses de la prévention et de la conciliation. Peu importe le sport, l’arbitre n’est pas juste là pour prendre des décisions. Un moment donné, tu accroches les capitaines et tu leur dis: « c’est correct, il ne faut pas dépasser les bornes, sinon je vais être obligé de sévir ». »

Qui enseigne, apprend

Pendant sa carrière, Me Beauchamp s’est donné une mission : la vulgarisation et la compréhension de la loi. Une mission qui n’est pas sans rappeler celle d’Éducaloi. C’est d’ailleurs pour cela qu’il travaille également comme chargé de cours à l’Université de Montréal. De cette façon, il peut transmettre ses connaissances aux juristes de demain.

Lorsqu’il enseigne, il tente de garder une approche semblable à celle d’un médiateur. Et qu’importe ses presque 35 années d’expérience comme notaire, il ne croit pas détenir la vérité absolue, bien au contraire.

« J’ai toujours été un enseignant qui était dans la salle avec les étudiants, et non à l’avant au lutrin, a-t-il fait valoir. Pourquoi? Parce que je suis là pour eux. Moi, j’ai eu mon diplôme. Je suis là pour leur apprendre et pour qu’ils comprennent, pour les outiller dans leur pratique. »

« Il y a une maxime latine Qui docet discit; Qui enseigne, apprend. Je n’ai jamais considéré que, parce que je suis à l’avant en train de donner un cours, j’en sais plus que les autres. C’est juste que j’ai un don pour vulgariser une matière pas facile et de pouvoir mêler à ça des exemples » faciles à comprendre.

Un grand siège à remplir

Le départ de l’honorable François Rolland, l’ancien président du CA, a laissé un trou béant chez Éducaloi. Me Beauchamp a reconnu d’emblée la contribution importante de l’ancien juge en chef de la Cour supérieure du Québec, tout en soulignant son envie d’apporter une nouvelle voix à l’organisation.

« Je me sens comme Anthony Eden lorsque [le premier ministre du Royaume-Uni] Winston Churchill a quitté, a lancé Me Beauchamp. Quand il s’est assis sur son siège et s’est dit: « oh boy, c’est tout un siège »! »

« François Rolland a fait un travail exceptionnel à la barre d’Éducaloi. Il en a fait beaucoup pour la société québécoise. Je ne vois pas cela dans le sens: « oh, mon dieu, j’ai de la pression ». C’est plutôt que je dois apporter ma couleur à Éducaloi. Ma présidence ne sera pas celle de François Rolland, comme celle de François n’a pas été celle de [son prédécesseur] Michel Bouchard et ainsi de suite. Chacun, on essaie d’apporter notre propre bagage. »

Planifier les dons

Me Beauchamp a déjà siégé au sein du CA d’Éducaloi avant d’y revenir cette fois à titre de président. Il a donc vu l’organisme à but non lucratif grandir et prendre en maturité. Il s’est dit fier du travail effectué au fil des années.

« Éducaloi fait un travail exceptionnel d’éducation populaire pour vulgariser le droit et le fait de façon professionnelle. Souvent, le terme vulgariser veut dire réduire à la plus simple expression, rendre ça banal. Mais ce n’est pas ça qu’Éducaloi fait. Éducaloi le fait dans l’importance des mots et dans l’importance du droit. Éducaloi rend le droit et la loi accessibles. Aujourd’hui, le nom d’Éducaloi résonne partout et tout le monde sait ce que c’est. »

Premier notaire à devenir président, Me Beauchamp croit être en mesure d’apporter une contribution unique à l’organisation. Il compte notamment se pencher sur la question de la philanthropie, alors qu’Éducaloi soulignera en grand ses 25 ans dans deux ans.

« Un de mes mandats que je trouve importants, c’est la philanthropie et la question des dons planifiés, a-t-il déclaré. Pour moi c’est important pour assurer la pérennité financière d’Éducaloi. Je pense que c’est important d’avoir des bases solides au niveau financier. »

« Nous sommes presque 35 000 juristes au Québec. Un petit don de 1000 $ par juriste dans leur testament donnerait des sommes considérables. Pourquoi ne pas utiliser cet outil-là? »