Vive le vent... légal! 

Curiosités
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Chanter le temps des Fêtes peut avoir un lien avec le droit. Imaginez, votre performance de la célèbre chanson des années 1980 de Roland Hi Ha Tremblay (Michel Barette), Le temps d’une dinde, vous a attiré les éloges de vos proches. Elle a même été immortalisée dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. Devriez-vous vous inquiéter des droits d’auteur de cette vidéo?

Les valeurs sûres  

Évidemment, ce ne sont pas toutes les chansons qui pourraient vous attirer des ennuis légaux. Chantonner des chants traditionnels du temps des Fêtes comme Douce nuit, sainte-nuit ou Adeste fideles est, la plupart du temps, sans risque.  

La règle générale est claire : le droit d’auteur cesse de s’appliquer 70 ans après le décès de l’artiste. Si lors d’un spectacle, vous chantez a capella l’une de ces chansons du temps des Fêtes, vous êtes en droit de vous époumoner sans risquer de recevoir de mise en demeure! Elles sont anciennes et l’artiste est décédé depuis plus d’un siècle. 

Attention aux reprises!  

Ce n’est pas parce que l’artiste est décédé depuis plus de 70 ans que cela vous donne le droit de faire ce que vous voulez par rapport à toutes les versions de sa chanson.  

Si les paroles d’une chanson ne sont plus protégées par le droit d’auteur, il peut en être autrement des arrangements musicaux ou encore de l’interprétation de l’artiste. Chanter Vive le vent sans musique et mettre la vidéo sur internet ne vous attirera pas d’ennuis. À l’inverse, chanter la même chanson sur la mélodie de la reprise proposée par Dalida en 1960 n’est pas sans risques!  

Si vous tenez absolument à inclure une musique pour votre chant, privilégiez les arrangements musicaux libres de droits! Par exemple, des musiques dont l’artiste est décédé depuis plus de 70 ans, ou encore de la musique pour laquelle l’artiste a renoncé à son droit d’auteur et en permet la libre utilisation.  

Et les chansons modernes?  

Vous souhaitez rendre hommage à Karl Tremblay des Cowboys Fringants, décédé en novembre dernier en chantant Marine marchande à votre spectacle de fin d’année? L’intention est noble, mais il faudrait normalement que vous payiez pour les droits d’auteur sur l’œuvre.  

Les artistes sont souvent membres d’organisations chargées de les représenter pour ce type de demandes. Si l’artiste n’est pas membre d’une telle organisation, c’est plutôt l’accord explicite de cet artiste que vous devriez obtenir.  

Bien évidemment, dans la sphère privée, dans votre salon, personne ne vous empêchera de chanter à cœur joie vos chansons préférées. Chanter des chansons à tue-tête, ça fait partie d’un joyeux temps des fêtes!