Des conseils financiers qui plombent vos finances

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Vous avez accumulé de l’argent de côté pour vos vieux jours? Vous décidez de faire appel à des spécialistes en planification financière. Leur promesse : vous guider pour que votre investissement vous rapporte le plus possible. Cependant, prenez garde! Si on n’est pas toujours préparé aux caprices des marchés financiers, on n’est pas non plus à l’abri des mauvais conseils financiers.

Une profession encadrée

Au Québec, certains membres d’ordre professionnel peuvent agir comme planificatrices ou planificateurs de finances. Par exemple, les comptables professionnels agréés ou les administrateurs agréés qui ont une entente avec la Chambre de la sécurité financière.

Pour les personnes qui ne sont pas membres de ces ordres professionnels et qui exercent dans le domaine de la planification financière, elles doivent être inscrites à la Chambre de la sécurité financière et avoir un certificat de l’Autorité des marchés financiers. Cette inscription et cette certification impliquent le respect de nombreuses règles. Parmi toutes les règles, retenons-en quatre.

Les personnes exerçant dans le domaine de la planification financière doivent :

  • Vous fournir toutes les explications pertinentes, en plus de s’assurer de votre bonne compréhension.
  • Vous transmettre des informations vraies et complètes.
  • Tenir compte de leurs limitations et ne pas conseiller si le cas excède leur compétence.
  • Placer l’intérêt de leur clientèle au-dessus de leur intérêt personnel.

Le facteur de risque

Dans une affaire de 2023 jugée devant le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière, le syndic dépose une plainte contre une planificatrice financière accusée d’avoir mal conseillé son client, un médecin spécialiste au train de vie modeste. Ce dernier est d’un tempérament prudent et peu enclin au risque. Il a transféré tous ses placements chez la planificatrice dans l’espoir d’obtenir de meilleurs rendements.

La planificatrice ne prend pas soin de bien évaluer son client au niveau de sa gestion du risque et de son profil d’investisseur. Au fil des mois, elle effectue des placements à haut risque qui abaissent la valeur de son portefeuille de placements. À plusieurs reprises, l’homme exprime son malaise devant tant d’incertitudes, mais la planificatrice ne corrige pas la situation. Excédé, le médecin décide de transférer tous ses placements ailleurs, à perte.

Pour ces faits et d’autres qui y sont associés, la planificatrice financière a été condamnée à un mois de radiation et 10 000 $ d’amende.

Assurance qui n’est pas tous risques

Dans une autre affaire de 2018, deux conseillers en sécurité financière ont été condamnés pour avoir fourni de faux renseignements, entraînant une perte financière à leur cliente.

Les conseillers ont effectué des démarches auprès d’une autre société d’assurance pour l’assurance invalidité au nom de leur cliente. La couverture excluait les troubles nerveux, puisque madame avait des antécédents de dépression. Au moment de conclure les contrats, les conseillers ont omis de mentionner aux assurances que madame était en arrêt de travail depuis peu pour cause de troubles nerveux. Son état de santé avait donc changé depuis la prise des renseignements, un élément obligatoire à dévoiler.

Pour mieux comprendre ce qui doit être inclus dans un contrat d’assurance, vous pouvez consulter notre capsule concernant les assurances contre la maladie, les accidents et l’invalidité.

Par la suite, les deux conseillers ont annulé l’assurance-prêt qui contenait des protections pour l’invalidité de leur cliente. Lorsque madame a tenté de recevoir des prestations pour son arrêt de travail auprès de ses nouvelles assurances, elle a essuyé un refus. D’un coup sec, elle s’est donc retrouvée en arrêt de travail, sans protection et sans aucun revenu.

Pour ces faits, les conseillers ont été condamnés chacun à une radiation de deux mois et à une amende de 4 000 $. Heureusement pour madame, elle a reçu un dédommagement de 3 600 $ et son ancienne assurance a accepté de la couvrir à nouveau, en lui accordant par contre des prestations réduites.

Ces histoires vous inquiètent?

Avant de s’inquiéter, assurez-vous d’avoir les bonnes informations à votre disposition. Pour vérifier les antécédents de votre conseillère ou conseiller financier, vous pouvez contacter la Chambre de la sécurité financière à l’adresse suivante.

Si vous avez une plainte à formuler à son encontre, vous pouvez le faire auprès de la Chambre de la sécurité financière.

En cas de fraude, vous pouvez vous tourner auprès de l’Autorité des marchés financiers et déposer une plainte.