De Montréal à Sherbrooke en passant par Québec, plusieurs grandes villes célèbreront les fiertés LGBTQ+ au mois d’août. Ces évènements souligneront les différentes luttes, passées et présentes, pour l’égalité des droits. Une occasion de revenir sur l’évolution de ces droits au Québec et au Canada depuis 1969.

1969 : Décriminalisation de l’homosexualité
C’est une année de changement des mœurs. La Révolution tranquille provoque des changements majeurs dans la société québécoise. Au Canada, le gouvernement du premier ministre Pierre Elliott Trudeau adopte le projet de loi C-150 qui modifie le Code criminel pour décriminaliser les actes sexuels entre personnes de même sexe consentantes qui ont 21 ans et plus.
Cette modification du Code criminel marque un tournant mettant ainsi un terme à plus de cent ans d’interdiction et de condamnations très sévères.
1977 : L’orientation sexuelle, un motif interdit de discrimination
La Charte des droits et libertés de la personne entre en vigueur en 1976 au Québec. Un an plus tard, l’orientation sexuelle devient un motif interdit de discrimination. Dès lors, la Charte offre des protections juridiques aux partenaires de même sexe contre la discrimination, notamment en matière d’emploi et de logement.
2002 : Accès à l’union civile et l’adoption
Le nouveau millénaire apporte des changements majeurs pour les familles LGBTQ+. Les personnes de même sexe peuvent désormais s’unir sous le régime de l’union civile. Ce régime permet de bénéficier de droits similaires à ceux des couples qui ont opté pour le mariage. L’adoption d’enfant est également ouverte à toute personne mariée, unie civilement, conjoint de fait ou célibataire, quelle que soit son orientation sexuelle.
2005 : Mariage possible entre personnes de même sexe
Deux hommes du nom de Michael Hendricks et René LeBoeuf font les manchettes. Le couple conteste la définition du mariage entre partenaires hétérosexuels sur la base de la discrimination. On retiendra la célèbre phrase tirée de la plaidoirie de leur avocate, Me Goldwater : « Je vois passer dans mon bureau des personnes mariées qui se détestent. Pour une fois, je travaille pour deux personnes qui s’aiment ».
Après 31 ans de vie commune, le couple se marie le 1er avril 2004. L’année suivante, le gouvernement canadien modifie sa Loi sur le mariage et devient alors le 4e pays au monde à légaliser le mariage homosexuel.
2017 : Protections accrues pour les personnes trans
Le Code criminel et la Loi canadienne sur les droits de la personne sont modifiés pour mieux protéger les personnes trans, notamment contre la propagande haineuse et l’incitation publique à la haine.
2022 : Les thérapies de conversion deviennent un crime
Le Code criminel interdit la pratique, la publicité ou la promotion de la thérapie de conversion. Ce sont notamment des moyens utilisés pour essayer de convertir une personne LGBTQ+ en personne hétérosexuelle ou cisgenre, c’est-à-dire un genre qui est conforme au sexe fille ou garçon qui a été attribué à la naissance. Une thérapie de conversion peut prendre plusieurs formes : traitement médical ou pharmacologique, service psychologique ou pratique spirituelle ou religieuse. Elle peut donc être fournie autant par une personne du milieu de la santé, un groupe religieux ou un groupe d’entraide par exemple.