Vous avez été nommé liquidateur d’une succession ou avez appris que vous devez occuper ce rôle et plusieurs questions se posent à vous. Vous trouverez ici quelques-unes des questions qui sont souvent posées lors du processus de liquidation successoral.
Quelles sont les différentes étapes de la liquidation?
Il y en a plusieurs et elles sont importantes pour tout régler sans mauvaise surprise. Et il faut être patient puisque la liquidation exige beaucoup de travail!
Consultez ici les principales étapes de la liquidation.
Suis-je obligé de respecter toutes les étapes de la liquidation?
Oui et cette règle vise à protéger le liquidateur et les héritiers : en respectant ces étapes, ils ne pourront pas être tenus personnellement responsables des dettes de la personne décédée.
Par contre, les héritiers peuvent, d’un commun accord, autoriser le liquidateur à ne pas respecter ces étapes (par exemple, ne pas faire l’inventaire).
Mais ils seront alors personnellement responsables des dettes de la succession, même de celles dont ils ignoraient l’existence (par exemple les quelques emprunts faits par un grand-père plutôt dépensier)!
Qui dois-je contacter dans le cadre de la liquidation?
Vous devez identifier et joindre toutes les personnes qui sont susceptibles d’hériter. Elles sont nommées dans le testament ou, s’il n’y a pas de testament, elles sont prévues par la loi.
Pour identifier les héritiers de la personne décédée lorsqu’il n’y a pas de testament, consultez l’article Mourir sans testament. N’hésitez pas non plus à faire appel à un notaire ou un avocat.
Une fois ces personnes identifiées, il faut communiquer avec elles. La loi ne prévoit pas de façon particulière de procéder. Si vous voulez garder une preuve qu’elles ont bien été avisées, vous pouvez choisir de les informer par écrit en main propre en échange d’une signature ou de procéder par envoi de courriers recommandés.
En tant que liquidateur, suis-je obligé de remettre une copie du testament à toute personne qui me le demande?
Si un héritier vous le demande, vous n’êtes pas obligé de lui remettre une copie du testament ou une copie du passage du testament qui le concerne. Cependant vous devez savoir qu’un héritier ou une personne qui y a un intérêt (par exemple un créancier de la personne décédée) pourra obtenir une copie du testament de la part du notaire ou du greffier qui détiennent le testament. Il est donc préférable que vous communiquiez directement à la personne qui y a droit la copie du testament ou du passage du testament qui la concerne. Cela évitera des conflits et des délais.
Cette règle est également vraie pour toutes les personnes qui ne sont pas nommées dans le testament mais qui auraient hérité s’il n’y avait pas eu de testament. Par exemple, Germain a légué tous ses biens par testament à ses quatre enfants, sauf à son fils Louis. Le notaire ou le greffier devra donner une copie du testament à tous les enfants qui le demandent, même à Louis.
Des enfants mineurs héritent : que dois-je savoir ?
Pendant la liquidation d’une succession, c’est le tuteur qui représentera l’enfant mineur.
Dès qu’un enfant mineur hérite d’une succession, il faut procéder à un inventaire des biens de la personne décédée afin de s’assurer de la solvabilité de la succession.
Un mineur ne peut jamais renoncer à un tel inventaire. Celui-ci est un outil de protection pour le mineur, bien qu’il ne puisse jamais être tenu personnellement responsable des dettes de la personne décédée au-delà de la valeur de son héritage.
Une fois la liquidation terminée, la part qui revient à l’enfant mineur est remise à son tuteur.
Si la part du mineur est de 40 000$ et plus, le liquidateur doit obligatoirement le déclarer au Curateur public.
Qui dois-je aviser du décès ?
Il faut aviser tout organisme qui procurait des avantages sociaux à la personne décédée (ex. : l’employeur, Retraite Québec, la Régie de l’assurance-maladie du Québec, etc.) et toute entreprise qui lui fournissait des services (ex. : téléphone, électricité, assurances, placements, cartes de crédit, etc.).
Certains documents doivent aussi être remis à l’organisme concerné. Par exemple, le passeport, s’il est toujours valide, doit être renvoyé à Passeport Canada avec une copie du certificat de décès.
Renseignez-vous auprès de chaque organisme pour connaître la procédure à suivre et les documents à transmettre.
Quelques petits trucs :
- Faites un changement d’adresse auprès de Postes Canada afin que tout le courrier de la personne décédée soit acheminé directement à votre domicile.
- Détruisez les cartes de crédit ou retournez-les à la compagnie, selon sa politique, pour prévenir la fraude et le vol d’identité.
- En avisant ces organismes ou entreprises du décès, profitez de l’occasion pour demander une confirmation écrite des montants dus par la personne décédée. Cela vous facilitera la tâche lorsque viendra le moment de procéder à l’inventaire et vous aurez à votre dossier une confirmation écrite.
Suis-je suis obligé de faire un inventaire des biens de la personne décédée?
Oui, la loi vous y oblige et si vous ne le faites pas, les héritiers risquent d’être responsables des dettes de la personne décédée.
L’inventaire est une étape importante car elle permet à la succession :
- De savoir avec exactitude quels sont les biens et les dettes de la personne décédée.
- D’avoir un portrait réaliste de la succession.
Ainsi, les héritiers pourront accepter ou refuser la succession en toute connaissance de cause. Par exemple : si la succession est insolvable, c’est-à-dire si les biens de la succession sont insuffisants pour payer toutes les dettes, les héritiers risquent de la refuser pour éviter d’avoir à payer les dettes de leurs propres poches.
Dans quelles circonstances puis-je être dispensé de produire un inventaire?
Vous pouvez être dispensé de faire un inventaire si toutes les personnes susceptibles d’hériter y consentent.
Mais attention! Sans inventaire, les héritiers seront responsables du paiement des dettes. Il est important de leur préciser cette information avant qu’ils ne prennent leur décision.
Comment faire un inventaire?
L’inventaire doit être fait devant un notaire ou en présence de deux témoins qui signent le document en même temps que vous. Il est important de bien dater ce document.
L’inventaire doit contenir :
La désignation officielle des immeubles (adresse civique, numéro de lot et cadastre) avec leur valeur respective.
À cet effet, il existe deux façons de calculer la valeur d’un immeuble : la valeur selon l’évaluation municipale et la valeur marchande (c’est-à-dire la valeur à laquelle se vendrait l’immeuble aujourd’hui).
Généralement, on opte pour la valeur marchande. Si vous ne pouvez l’établir vous-même, il peut être sage de recourir à un évaluateur-agréé à un courtier immobilier du secteur.
La description des biens (automobiles, meubles, etc.) avec leur valeur
N’hésitez pas à faire appel à des spécialistes pour l’évaluation de ces biens (ex : un numismate vous renseignera adéquatement quant à la valeur de la volumineuse collection de monnaies de votre mère; le concessionnaire automobile vous indiquera la valeur de la Toyota Camry de votre père; l’antiquaire évaluera l’armoire Louis-XVI de votre grand-mère, etc.).
Il n’est pas nécessaire d’inclure dans la liste les biens dont la valeur est inférieure à 100$ (vêtements, objets personnels, bijoux, etc.).
La description de l’argent, des comptes de banque, des actions, des obligations et autres titres semblables
Indiquez avec précision leur valeur en date du décès.
L’énumération des documents de valeur
Par exemple, les livres de l’entreprise du défunt, le registre de ses dossiers clients, etc.
Encore une fois, il faudra en indiquer la valeur.
Les dettes
Indiquez avec précision leur valeur en date du décès. Vous devez y inclure :
- les dépenses faites par le liquidateur (celles-ci doivent obligatoirement lui être remboursées, par exemple, les frais de déplacements, de stationnement, etc.);
- le montant de la rémunération du liquidateur,telle que fixée dans le testament ou par les héritiers eux-mêmes; et
- les honoraires du notaire ou de l’avocat qui vous aide dans le cadre de la liquidation de la succession.
Le bilan de l’actif et du passif
Vous devez publier au Registre des droits personnels et réels mobiliers (RDPRM) un « avis de clôture d’inventaire ».
En fait, ce n’est pas l’inventaire en lui-même qui est rendu public, c’est uniquement un avis qui informe qu’un inventaire a été fait dans le cadre de la liquidation de la succession d’une personne décédée.
Les personnes intéressées (principalement les héritiers et les créanciers) sont invitées à le consulter à un endroit précis (par exemple, au bureau d’un notaire ou d’un avocat).
L’avis de clôture d’inventaire doit également être publié dans un journal distribué dans la localité de la dernière adresse connue de la personne décédée. L’avis peut paraître dans un quotidien à grand tirage (La Presse, le Journal de Montréal, The Gazette, etc.), ou encore dans un petit journal local.
Pendant le processus de liquidation, que faire avec les biens de la personne décédée?
Vous devez en prendre soin et les administrer jusqu’à ce qu’ils soient remis aux héritiers.
Par exemple, il est nécessaire de veiller sur la maison de la personne décédée, de vous assurer qu’elle est bien assurée, de procéder au renouvellement de l’assurance habitation à son échéance, de l’entretenir (ex : tondre la pelouse, déneiger, etc.) et s’il y a lieu, voir aux quelques réparations urgentes et nécessaires afin que la valeur de la propriété n’en soit pas diminuée. Donc si le toit de la maison est dans un état avancé de dégradation laissant infiltrer de l’eau, vous devrez fort probablement le réparer.
Les biens périssables doivent être vendus avant qu’ils ne se perdent.
Bref, vous devez faire en sorte que la succession ne perde pas de valeur jusqu’à ce qu’elle soit liquidée.
Petit truc : La maison est inhabitée depuis le décès ? Pour plus de sécurité, pourquoi ne pas changer les serrures? La compagnie d’assurance pourrait exiger qu’une présence soit assurée. Pour ne pas avoir de mauvaises surprises advenant une réclamation, vérifiez auprès de l’assureur quelles sont ses exigences.
En tant que liquidateur, puis-je remettre un bien à un héritier avant la fin de la liquidation?
En principe, non. Pour un héritier, prendre un bien avant la fin du processus de liquidation équivaut à une acceptation de la succession… avec toutes ses dettes! Donc si vous remettez un bien avant de vous être assuré qu’il y avait assez de biens pour payer toutes les dettes et tous les legs particuliers, l’héritier ou vous pourriez être responsables de les payer de votre poche!
Par contre, les biens de la personne décédée à valeur sentimentale (vêtements, papiers personnels, décorations et diplômes) peuvent être répartis entre les héritiers avant la fin du processus de succession.
Mais attention! Certains biens n’ont pas qu’une valeur sentimentale, il peuvent aussi avoir une valeur monétaire. Il est donc préférable d’attendre la fin du processus de liquidation avant de remettre ces biens à un héritier. Vous pourriez même avoir à les vendre s’il n’y a pas assez d’argent pour payer toutes les dettes.
Comment vendre ou remettre à un héritier un véhicule automobile qui appartenait à la personne décédée?
Que vous vendiez le bien ou que vous le remettiez à un héritier, vous aurez besoin d’un formulaire de déclaration de transfert de propriété suite à un décès, que vous pourrez vous procurer auprès de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).
Une fois ce document complété et signé, vous devrez vous rendre avec le futur propriétaire dans l’un des bureaux de la SAAQ pour payer les frais relatifs à la vente. C’est également à ce moment que l’acheteur vous remettra la somme d’argent représentant le montant pour lequel vous vous êtes entendus.
Quelques petits truc
- Exigez un mandat bancaire libellé au nom de la succession. Rappelez-vous que vous êtes le gardien des biens de la succession, que ce n’est pas votre propre véhicule et que cet argent vous sera nécessaire dans le cadre de la liquidation de la succession.
- N’oubliez pas de faire signer à votre acheteur un document confirmant que la vente a eu lieu, avec ses coordonnées et le prix. Ce document est à conserver dans les dossiers de la succession.
Comment vendre ou remettre à un héritier un immeuble qui appartenait à la personne décédée?
Pour pouvoir transférer l’immeuble de la personne décédée au nouveau propriétaire, il faut d’abord signer un acte de déclaration de transmission préparé par un notaire. Cette déclaration devient en quelque sorte le titre de propriété de la succession.
Une fois la déclaration de transmission signée, le liquidateur peut ainsi vendre ou remettre la propriété au nom de la succession.
La vente peut également être faite par les héritiers, si aucun liquidateur n’a été nommé. Tous les héritiers doivent alors signer la vente.
Qu’en est-il des dettes de la personne décédée?
Les héritiers ne peuvent pas être responsables des dettes de la personne décédée pour un montant supérieur à ce qu’ils recueillent comme héritage, sauf dans ces situations :
- Les étapes de la liquidation imposées par la loi n’ont pas été respectées (par exemple, l’inventaire n’a pas été fait ou l’avis de clôture de l’inventaire n’a pas été publié);
- Les héritiers s’approprient des biens de la succession avant que l’inventaire ne soit complété.
Dans certaines circonstances, cette responsabilité pourrait être réduite par le tribunal si les héritiers étaient de bonne foi.
Dois-je récupérer les sommes d’argent qui étaient dues à la personne décédée?
Oui. En tant que liquidateur, la tâche vous revient d’aller chercher ce qui était dû à la personne décédée au moment de son décès. Vous verserez ces sommes dans le compte que vous avez ouvert au nom de la succession.
Les sommes à récupérer pour la succession comptent principalement :
- L’assurance-vie (seulement si la désignation du bénéficiaire est identifiée comme étant « mes héritiers », « mes ayants droit » ou « ma succession »). À noter que vous devez continuer à payer les primes d’assurance-vie jusqu’à ce que la réclamation soit faite auprès de la compagnie d’assurance.
- Les gains liés à l’emploi : salaire non versé, indemnité de vacances, remboursement de dépenses, assurance-vie payable à la succession en vertu du régime collectif, etc.
- Le régime privé de retraite : si la personne décédée a droit à une pension d’un régime privé d’un employeur (ce peut même être un ancien employeur), y compris un régime de la fonction publique provinciale ou fédérale, il faut communiquer avec l’administrateur du régime pour l’informer du décès et se renseigner sur la façon de faire bénéficier les proches de la personne décédée de tout avantage applicable.
- Les autres sommes dues : il faut prendre des mesures (rappels, mises en demeure, actions en justice, etc.) pour récupérer toute autre somme qui était due à la personne décédée. À cet effet, les conseils d’un professionnel du droit peuvent être judicieux.
Et si la personne décédée était mariée ou unie civilement?
Il faut alors prendre en compte les droits du conjoint survivant sur la succession :
- Comme le décès met fin au mariage ou à l’union civile, il faut remettre les sommes d’argent qui reviennent au conjoint en raison du partage du patrimoine familial et du régime matrimonial ou du régime d’union civile. Ces partages doivent être faits selon des règles précises et complexes. Il est donc fortement recommandé de consulter un notaire ou un avocat.
- Le conjoint survivant a également le droit de réclamer une pension alimentaire.
- Le testament peut également prévoir certains autres droits pour le conjoint survivant.
Dois-je produire des rapports d’impôt?
Les rapports d’impôts antérieurs
N’oubliez pas de produire tous les rapports d’impôts (provincial et fédéral) antérieurs au décès, ceux qui malheureusement n’avaient pas encore été déposés lorsque le décès est survenu. Il faut vous attendre à payer des pénalités et des intérêts sur ces montants dus.
Les délais :
- Dans les six mois du décès si le décès survient entre le 1er janvier et le 30 avril.
- Dès que possible lorsque le décès survient après le 30 avril.
Les rapports d’impôts pour l’année du décès
Vous devez produire les rapports d’impôts (provincial et fédéral) de la personne décédée pour l’année du décès, soit du premier janvier de l’année du décès jusqu’au jour du décès.
Exemple
Marcel est décédé le 7 mars. Vous devez produire les rapports d’impôts aux deux paliers de gouvernement et y déclarer tous ses revenus pour la période comprise entre le 1er janvier et le 7 mars.
Les délais pour produire les rapports d’impôts varient selon la date du décès de la personne et le fait qu’elle (ou son conjoint) exploitait ou non une entreprise dans l’année du décès.
Personne décédée (ou son conjoint) qui n’exploitait pas une entreprise dans l’année du décès :
- Pour un décès survenu entre le 1er janvier et le 31 octobre : jusqu’au 30 avril de l’année suivante.
- Pour un décès survenu entre le 1er novembre et le 31 décembre : six mois à compter de la date du décès.
Personne décédée (ou son conjoint) qui exploitait une entreprise dans l’année du décès :
Au fédéral :
- Pour un décès survenu entre le 1er janvier et le 15 décembre : jusqu’au 15 juin de l’année suivante.
- Pour un décès survenu entre le 16 et le 31 décembre : six mois à compter de la date du décès.
Au provincial, quel que soit le moment du décès, jusqu’au 15 juin de l’année suivante.
Attention! Que la personne décédée (ou son conjoint) ait exploité une entreprise ou non, la date limite pour payer ses impôts dépend de la date du décès :
- Pour un décès survenu entre le 1er janvier et le 31 octobre : jusqu’au 30 avril de l’année suivante.
- Pour un décès survenu entre le 1er novembre et le 31 décembre : six mois à compter de la date du décès.
Consultez les sites de Revenu Québec et de l’Agence du revenu du Canada pour savoir comment procéder selon la situation.
Quels documents dois-je obtenir avant de distribuer les biens?
À titre de liquidateur, vous devez obtenir un certificat de distribution des biens auprès de Revenu Québec et un certificat de décharge de l’Agence du Revenu du Canada.
Attention! Si vous n’obtenez pas ces certificats, vous pouvez être tenu personnellement responsable des impôts impayés, de leurs intérêts et pénalités.
Vous n’avez pas le choix : avant de procéder au partage des biens (argent, autos, meubles, certificats d’actions, immeubles, etc.), vous devez obtenir les certificats. Les héritiers devront prendre leur mal en patience, puisqu’il peut s’écouler plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant que vous ne receviez ces certificats.
Dans quel ordre dois-je payer les dettes et les legs?
Tout dépend si la succession est solvable ou insolvable, c’est-à-dire si elle a ou non suffisamment d’actifs pour payer toutes les dettes de la personne décédée.
Si la succession est solvable, voici l’ordre de paiement à privilégier :
- Les dettes de la personne décédée (donc les créanciers).
- Les sommes dues au conjoint marié ou uni civilement en raison de la fin du mariage et de l’union civile (rappelons que le décès met fin au mariage et à l’union civile).
- Les legs particuliers (par exemple, si le testament indique « je lègue 10 000$ à Paul et 5000$ à Marie », chacun de ces legs est un legs particulier. Par contre, « je lègue tous mes biens à mes 4 enfants » n’est pas un legs particulier).
- Les autres héritiers.
Si la succession est insolvable, ne payez rien. Lisez le détail à la question suivante.
Si les biens de la succession sont insuffisants pour payer toutes les dettes, que puis-je faire?
S’il n’y a pas assez de liquidités dans la succession pour payer toutes les dettes, il faudra suivre une procédure bien spécifique imposée par la loi. Il est d’ailleurs fortement recommandé de consulter un avocat ou un notaire.
En bref, une fois l’inventaire complété, vous devrez :
- Faire une proposition de paiement aux créanciers.
- Obtenir l’autorisation du tribunal pour commencer les paiements aux créanciers. À noter que la loi prévoit un ordre dans lequel les créanciers doivent être payés.
Évidemment, pour pouvoir payer les créanciers, il faut souvent vendre les biens de la personne décédée :
⦁ Si le testament donne au liquidateur le pouvoir de « vendre », il peut alors vendre tous les biens de la succession (immeuble, auto, bateau, meubles se trouvant dans la maison ou le logement, manteau de fourrure, bijoux, etc.).
Rien n’empêche un héritier de les acheter s’il veut garder le bien au sein de la famille. Par exemple, le piano à queue peut être racheté par un héritier, mais il devra l’être à un prix équivalent à la valeur indiquée à l’inventaire (valeur marchande).
- Si le testament ne donne pas au liquidateur le pouvoir de « vendre », il doit alors obtenir l’autorisation des héritiers pour vendre quoique ce soit ou, à défaut, celle du tribunal.
Rappelons que les biens à caractère sentimental (photos, vêtements, diplômes, souvenirs familiaux) qui ne sont pas de grande valeur peuvent être remis aux héritiers, et ce, même si la succession est insolvable.
Qu’est-ce que le compte final du liquidateur?
Le compte final du liquidateur est un « compte-rendu » de la liquidation. C’est un document qui vise à informer les héritiers de ce qu’il reste dans la succession une fois les dettes et les legs payés. Il sert aussi à rendre compte du déroulement de la liquidation.
Aucune forme particulière n’est exigée pour ce compte final du liquidateur. Il n’est donc pas nécessaire de le faire devant un notaire ou devant des témoins. N’oubliez pas cependant de le dater et de le signer.
Ce compte doit toutefois indiquer certaines informations précises, dont les suivantes :
- L’actif net ou le déficit de la succession, c’est-à-dire la valeur de ce qu’il reste ou de ce qu’il manque pour rembourser les dettes en entier;
- Les legs et les dettes payés, en précisant le mode de paiement;
- Les legs et les dettes qui sont restés impayés;
- Les legs et les dettes qui sont garantis par une hypothèque ou une sûreté;
- Les legs et les dettes qui ont été pris en charge par des légataires ou des héritiers;
- Une mention de la décharge du liquidateur, c’est-à-dire une libération formelle de ses obligations.
Les héritiers doivent obligatoirement accepter le compte final pour que le liquidateur soit libéré de ses fonctions. On leur demande donc de signer l’acceptation du compte final et de donner quittance au liquidateur. En cas de refus de la part des héritiers, l’intervention du tribunal sera nécessaire. Ce sera alors le juge qui imposera le contenu définitif du compte final.
Pour terminer, il faut publier un avis de clôture du compte au Registre des droits personnels et réels mobiliers (RDPRM). Il contient le nom de la personne décédée, ainsi que l’endroit où le compte final peut être consulté par toute personne qui a un intérêt (un créancier, par exemple).