Familles et couples

Procréation assistée : du projet parental à la naissance de l'enfant

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La volonté de devenir parent peut parfois se confronter à des situations de vie qui compliquent ce projet. Heureusement, il existe plusieurs manières de fonder une famille. Parmi elles, on peut avoir recours à la procréation assistée.

Trois méthodes possibles

La procréation assistée peut être envisagée de trois façons : la procréation médicalement assistée, la procréation assistée avec insémination « artisanale » et la procréation « amicalement » assistée.

La procréation médicalement assistée peut être pratiquée sous forme d’insémination artificielle en clinique. Cette méthode consiste à prélever le sperme d’un donneur, et inséminer artificiellement la femme. Il peut aussi s’agir d’une fécondation in vitro. Dans ce cas, l’ovule de la future mère ou d’une autre femme est fécondé en laboratoire par le sperme du conjoint ou d’un donneur et implanté dans l’utérus de la femme.

Si un couple hétérosexuel reçoit une aide médicale pour concevoir un enfant avec leurs propres gamètes (ovule et sperme), il s’agit là aussi d’une « procréation médicalement assistée ». Cependant, ce sont les règles de la filiation par le sang qui s’appliquent pour déterminer qui sont les parents de l’enfant.

La procréation assistée avec insémination « artisanale » consiste à avoir recours à un donneur de sperme et à en faire l’insémination de façon « artisanale » (à la maison) par la personne qui le reçoit ou avec l’aide de quelqu’un d’autre . Par exemple, l’insémination peut se faire avec l’aide d’une seringue.

La procréation « amicalement » assistée consiste à faire appel à une personne de l’entourage pour concevoir l’enfant. Une femme seule, un couple lesbien ou un couple hétérosexuel peuvent utiliser cette méthode. Dans ce cas, la femme est inséminée naturellement par le proche, au cours d’une relation sexuelle.

Établir une filiation : nécessité d’un « projet parental »

La loi appelle « projet parental » la décision pour un couple ou une personne d’avoir un enfant en utilisant le sperme ou l’ovule d’une autre personne. Un projet parental peut être formulé par un couple hétérosexuel, par un couple de femmes ou par une femme seule.

Les rôles sont clairement établis dans le cadre d’une procréation médicalement assistée ou d’une procréation assistée avec insémination « artisanale » : le donneur de sperme ou la donneuse d’ovule ne peut revendiquer aucun droit sur l’enfant. Ce sont plutôt la ou les personnes qui ont formulé le projet parental qui deviendront les parents de l’enfant au sens de la loi.

Les règles sont différentes dans le cas de la procréation « amicalement » assistée. Dans cette situation, il est impératif de bien choisir le donneur amical. En effet, quelle que soit l’entente qui a été conclue, il dispose d’un an après la naissance pour revendiquer la paternité de l’enfant. Il peut donc compromettre la filiation entre l’enfant et le conjoint ou la conjointe de la mère.

Mettre sur papier le projet parental

Quelle que soit la méthode utilisée, il est recommandé de préparer un document signé où tout le monde reconnait l’existence du projet parental. En effet, il peut être difficile, neuf mois ou des années plus tard, de prouver quelles étaient les intentions de chacun au moment de la conception.

Mère porteuse : une approche risquée au Québec

Une mère porteuse, c’est une femme qui accepte de porter un enfant pour rendre service à quelqu’un d’autre. L’enfant peut être ou non issu d’un de ses ovules. Lorsque l’enfant vient au monde, la mère porteuse le remet à la personne ou au couple qui a retenu ses services, que ce soit gratuitement ou contre paiement.

Même si ce n’est pas un crime de faire porter un enfant par une mère porteuse, la payer pour ses services est une infraction, tout comme il est interdit de demander ce service à une personne de moins de 21 ans. En outre, la loi prévoit que l’entente conclue avec une mère porteuse n’a aucune valeur au Québec. C’est donc un contrat très risqué puisque:

  • la mère porteuse peut très bien décider de garder le bébé;
  • les clients, eux, pourraient décider qu’ils ne veulent plus de l’enfant;
  • si on a utilisé le sperme du «client», il sera le père de l’enfant, avec tous les droits et les devoirs qui se rattachent à ce statut, ce qui peut compliquer singulièrement les choses;
  • aux yeux de la loi, c’est la mère porteuse qui sera la vraie mère de l’enfant et elle ne pourra être remplacée dans ce rôle que si l’enfant peut ensuite être adopté.

Une solution courante pour les couples qui ne peuvent pas engendrer un enfant demeure l’adoption. À ce sujet, consultez les articles l’adoption d’un enfant au Québec et l’adoption internationale.

Donneur de sperme

Le donneur de sperme ne peut pas établir de filiation avec l’enfant issu d’une procréation médicalement assistée ou d’une procréation assistée avec insémination « artisanale ».

La loi interdit aussi de transmettre des informations qui permettraient d’identifier un donneur de sperme. Cependant, si l’ignorance de ses origines biologiques est susceptible de nuire à la santé de l’enfant, il pourra demander au tribunal de rendre cette information disponible. Mais seuls les médecins concernés pourront ainsi obtenir l’information pertinente.

Cette possibilité est également offerte aux descendants de l’enfant, s’ils ont, eux aussi, besoin de précision sur leurs gènes pour des raisons de santé.