L’union de fait, aussi appelée «union libre» ou autrefois «concubinage», existe entre deux personnes non mariées qui vivent ensemble durant un certain temps ou qui vivent ensemble durant un certain temps et qui ont un enfant ensemble. Ces personnes peuvent être considérées comme «conjoints de fait» selon la loi. Il n’est pas toujours nécessaire de cohabiter! Il est possible de partager une vie ensemble sans habiter sous un même toit!
Attention! L’union de fait et l’union civile sont deux situations différentes. Cet article traite seulement de l’union de fait. |
Les conjoints de fait ne sont pas automatiquement mariés après un certain temps
Deux personnes peuvent choisir de vivre ensemble sans se marier. Et même s’ils vivent ensemble 1 an, 3 ans, 15 ans ou 40 ans ou ont plusieurs enfants ensemble, ils ne seront jamais « automatiquement » mariés.
En conséquence, les conjoints de fait ne bénéficient pas de certaines protections réservées aux couples mariés, notamment en cas de séparation ou de décès.
Le conjoint de fait :
- Ne bénéficie pas de la protection de la résidence familiale si un seul des conjoint est propriétaire ou locataire de la résidence;
- N’a pas le droit au partage des biens en cas de séparation;
- N’a pas droit à une « prestation compensatoire » pour le travail réalisé pendant l’union de fait au profit de son conjoint;
- N’a pas le droit de demander une pension alimentaire pour lui en cas de séparation;
- N’hérite pas en cas du décès de son conjoint si ce dernier n’a pas fait de testament ou s’il ne l’a pas désigné comme héritier dans son testament;
Comment prévoir des protections aux conjoints de fait
En cas de séparation… ou non!
Le contrat de vie commune permet aux conjoints de fait de s’entendre sur des aspects de la vie en couple pendant la vie commune. Il peut aussi prévoir la protection de la résidence familiale et d’autres protections en cas de séparation, comme un partage des biens, une prestation compensatoire ou une pension alimentaire pour l’un d’eux.
En cas d’inaptitude
Toute personne adulte, conjoint de fait ou non, peut préparer un mandat de protection (mandat en en prévision de l’inaptitude). Ce document contient les directives de cette personne pour s’occuper d’elle et de ses finances au cas où elle est toujours en vie mais inapte à prendre des décisions.
En cas de décès
Le testament est un document essentiel pour avantager son conjoint de fait en cas de décès. Le testament permet entre autres de décider à l’avance qui seront les héritiers et leurs parts des biens du défunt.
Le testament est un document important pour tous. Par contre, il est encore plus important pour les conjoints de fait, car sans testament, le conjoint de fait n’hérite pas selon la loi. En pratique, cela peut donner lieu à des situations problématiques et déchirantes. En voici des exemples :
- Le conjoint de fait est décédé sans avoir fait de testament. Son conjoint n’hérite de rien du tout;
- Le conjoint de fait n’a pas de testament. Tous ses biens sont donc remis à ses enfants. Comme la moitié de la maison lui appartenait, le conjoint survivant se retrouve copropriétaire de la maison avec les enfants;
- Le conjoint de fait était toujours légalement marié à une autre personne. Puisqu’il n’a jamais divorcé, son époux peut hériter s’il n’avait pas fait de testament ou encore réclamer un partage des biens ou une pension alimentaire à la succession.
En plus du testament, le conjoint de fait peut souscrire une assurance-vie en faveur de son conjoint. L’assurance-vie permet au conjoint survivant d’avoir un coup de pouce financier, que ce soit par exemple pour palier la perte du revenu de son conjoint décédé, payer les frais funéraires ou encore pour payer l’impôt sur les biens du conjoint décédé.
Peu importe la situation, une bonne planification de succession permet de prévoir à l’avance ce qui ira au conjoint de fait, en plus de maximiser l’héritage que vous laisserez et éviter le plus possible des situations potentiellement problématiques.
Les conjoints de fait ont droit à certains avantages au même titre que les personnes mariées
Plusieurs personnes pensent à tort qu’elles sont automatiquement mariées si elles vivent avec leur conjoint un certain temps. Cette croyance populaire vient peut-être du fait que les conjoints de fait ont les mêmes avantages que les conjoints mariés dans des cas précis.
Toutefois, pour tous ces avantages – souvent à caractère social – il n’y a pas de définition uniforme de ce qu’est un conjoint de fait! Parfois, un couple peut être considéré comme conjoints de fait dans une situation et d’autres fois non! Tout dépend du type de situation et des lois qui l’encadrent. La plupart des situations utilisent l’un des critères suivants pour déterminer l’existence de l’union de fait :
- deux personnes non mariées qui vivent ensemble et se présentent publiquement comme un couple;
- deux personnes non mariées qui vivent ensemble durant un certain temps (parfois 1 an, parfois 3 ans) ;
- deux personnes non mariées qui vivent ensemble ET ont un enfant ensemble (biologique ou adopté);
- deux personnes non mariées qui vivent ensemble durant un certain temps (généralement 1 an) ET ont un enfant ensemble (biologique ou adopté) .
Parfois, une personne peut être conjoint de fait d’une personne même si en réalité elle est toujours légalement mariée ou unie à une autre personne! Ainsi, il vaut mieux s’informer auprès des ressources disponibles pour savoir si vous êtes considérés comme conjoints de fait selon la loi.
Voici des exemples où les conjoints de fait ont les mêmes droits et les mêmes obligations que les conjoints mariés :
La situation
Ressources externes
Les impôts au provincial et au fédéral, les programmes de nature fiscale comme les régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) et les comptes d’épargne libre d’impôt (CELI), le régime des rentes du Québec (RRQ) ou les autres régimes privés de retraite et les autres prestations gouvernementales calculées sur le revenu familial.
Impôts et fiscalité :
Agence du revenu du Canada
Revenu Québec
Retraite :
Retraite Québec
Programmes gouvernementaux :
Service Canada
Services Québec
La possibilité d’adopter en couple un enfant au Québec ou à l’étranger dans certains cas
Centre jeunesse de votre région du Québec
Le consentement aux soins de santé pour son conjoint
Votre médecin, votre notaire ou votre avocat
La participation à l’ouverture d’une tutelle pour son conjoint si celui-ci devient inapte
Votre notaire ou votre avocat
Le bénéfice d’une couverture privée d’assurance-maladie ou médicament avec son conjoint
Votre assureur
Certaines indemnités notamment en cas d’accident de travail, d’accident automobile ou de décès du conjoint
Accident du travail : Commission de la santé et de la sécurité au travail
Accident de la route : Société de l’assurance automobile du Québec
Décès :
Service Canada
Services Québec